Les femmes du procès Barbie : une rencontre entre mémoire et émotion pour les 108
Le premier temps de travail, un atelier de 2h00 encadré par avec Séverine Koprivnik et Sylvain Philippon, intervenants du Mémorial de la prison de Montluc, avait permis de revenir avec les élèves sur les enjeux de ce procès et sur ses modalités à travers l’étude de 5 portraits d’hommes et de femmes (Alice Zohar, François Boursier, Lise Lesevre, Yvette Benguigui et Klaus Barbie lui-même).
Dans ce deuxième temps de travail, les élèves ont pu échanger avec Stéphane Nivet co-auteur avec Alain Jacubowicz du livre « Vous étiez belles pour l’éternité ». S’appuyant sur les images vidéo enregistrées par l’INA, Stéphane Nivet a retracé le parcours de ces femmes et les événements retenus pour le procès : la rafle de la rue Sainte-Catherine, celle des enfants d’Izieu, le dernier convoi du 11 août 1944, la douleur d’avoir perdu des êtres chers, envoyés en camp d’extermination, et les tortures physiques dont certaines ont été victimes. Il est aussi revenu sur la traque de klaus Barbie et le long parcours qui a permis de le juger. Ce fût aussi l'occasion d'échanger avec lui sur ses motivations dans la rédaction d'un tel ouvrage.
Nous remercions Stéphane Nivet pour la richesse de cet échange.
« Il y a 35 ans, la justice française jugeait pour la première fois un homme pour crime contre l'humanité : Klaus Barbie, le "boucher de Lyon". Au cours des 37 audiences qui se sont tenues entre le 11 mai et le 4 juillet 1987, c'est un "terrible cortège" de femmes qui s'est avancé à la barre de la cour d'assises du Rhône.
C'est à ces femmes debout, dignes et courageuses que nous avons voulu rendre hommage en les montrant, sur les marches du palais, grâce à la collection magnifique de photographies faites à l'époque par la presse lyonnaise. C'est en faisant revivre ce qu'elles étaient et ce qu'elles ont dit, que nous voulons éclairer, par leurs visages, la mémoire de ceux qui, hommes, femmes et enfants, n'ont pas survécu à la rafle de la rue Sainte-Catherine du 9 février 1943, à la rafle des enfants d'Izieu du 6 avril 1944 et au convoi 14 166 parti de la gare de Perrache le 11 août 1944. »
Le progrès, Février 2022