Patrimoine et histoire

Patrimoine et histoire

Publié le jeudi 21 septembre 2017 08:40 - Mis à jour le jeudi 24 mars 2022 16:54

Sculpture de Livio Benedetti

Tête sculptée dans le bronze par Livio Benedetti, d’après « l’athlète vainqueur » qui se trouve au Louvre.

Il s'agit d'un vainqueur, représenté dans l'état de calme physique et moral qui suit la victoire, et dans la chevelure se voit une couronne, simplement formée de deux tiges entrelacées à leurs bouts que l'on reconnaît aisément de profil où s'aperçoit la section nette du rameau, et de face où, deux fois passées l'une sur l'autre, elles se terminent par une double feuille enveloppant un fruit : les feuilles petites et allongées, les baies ovales et insérées sur un mince pédicule ne peuvent être que du myrte ou mieux encore de l'olivier sauvage, le kotinos dont on couronnait les vainqueurs d'Olympie.

D’après Michon Étienne. Tête d'athlète (Musée du Louvre). In: Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, Tome 1, fascicule 1, 1894. pp. 77-84.

A travers cette sculpture, la ville de Saint-Genis-Laval a souhaité symboliser la tête décapitée de Saint-Genis ou Genest, comédien romain martyrisé sous Dioclétien au IVème siècle, et dont elle tire son nom.


 

Sculpture de Bruno Saas

Mise en œuvre du lieu - mise à l'œuvre du lieu

De prime abord, le lieu d'implantation de l'œuvre qui est proposé se situe dans l'enceinte virtuelle du lycée, mais il se rattache physiquement au domaine public par un libre accès des piétons cheminant sur l'allée du Parc.

Ainsi l'œuvre proposée ne peut être exclusivement conçue à usage interne mais doit s'offrir à l'usage de tous.

Il est également remarquable d'observer combien cet espace est un lieu d'usage propre à l'attente, au passage, à l'entre-deux (lieu d'attente des lycéens avant et entre les cours mais aussi lieu du coup d'œil furtif du passant à travers les vitres).

Cette notion de passage et d'entre-deux se trouve renforcée par un sentiment ambigu de lieu tout à la fois clos et perméable.

Clos par le fait que cet espace au plafond bas n'est accessible physiquement que d'un côté, perméable dans le sens où ce lieu est perceptible de l'intérieur; de l'extérieur il laisse découvrir la vie du lycée.

Ainsi ces différentes remarques et impressions associées à la notion d'usage confèrent à ce lieu cette dimension supplémentaire qui est propre à l'espace. Et bien plus qu'un lieu, où poser une œuvre avec tous les risques d'incongruïté et d'inadaptation qui se dégagent de la confrontation entre une œuvre trop personnelle et un lieu lui-même contraignant, il s'avère plus juste de s'adapter et de se mettre au service de cet espace.

Ainsi m'est-il apparu qu'il s'agissait beaucoup plus de "mettre en œuvre" cet espace que de le "mettre à l'œuvre".

La classe buissonnière

Être à l'école et vouloir être en vacances,

être en classe et vouloir courir dans les prés,

être enfant et vouloir déjà être grand,

être grand et vouloir retourner sur les bancs de l'école, être dehors et regarder dedans,

c'est déjà loin et c'est comme si c'était hier !

Voilà quelques sentiments qui me sont venus en élaborant la mise en scène de cette "classe buissonnière" où une rangée de tables de classe est posée sur un dallage représentant une parcelle de champ de fleurs en plein été. Les élèves semblent s'être envolés il y a un instant, laissant sur les tables et sur les murs, figés dans la fonte, leurs outils et effets personnels.

Sur les vitres de l'école sont inscrites, comme sur la buée, les pensées qu'ils y ont eues.

Ainsi est planté le décor :

- une rangée de tables où le temps s'est pétrifié dans la fonte : cartables, livres, crayons, vestes accrochées aux porte-manteaux;

- un éclairage scénique qui ponctue l'espace;

- un plancher traditionnel métamorphosé en un champ de coquelicots transcende l'espace et crée les conditions du décalage poétique.

Tout est prêt pour que l'œuvre vive et que les acteurs entrent en scène.

Allier la notion d'usage à celle d'interactivité est une des principales composantes de cette "mise en œuvre" de l'espace.

L'œuvre n'est plus seulement objet à contempler mais œuvre vivante, évolutive, lieu et espace vivant.

L'école imprime sa marque sur l'enfant - l'enfant imprime sa marque sur l'école

Les acteurs, les élèves mais tout autant les promeneurs , peuvent jouer leur rôle : celui de l'instant poétique où la traversée du miroir devient possible, celui où l'adulte en s'asseyant à une table se revoit enfant, celui où l'enfant présent dans les lieux se voit adulte ailleurs.

Mais derrière le jeu, n'y-a-t-il pas cette réflexion sur l'insatisfaction de l'homme quant à sa place dans son espace et son temps ?

Enfant il veut devenir grand et quitter l'école, adulte il songe et veut traverser les vitres de cette classe, s'asseoir à sa table et recommencer.

Sur les vitres de l'école, sont imprimées par sablage sur le verre, les pensées de ces différents acteurs qui jouèrent cette pièce sur la traversée des apparences.

Ils y ont laissé leurs empreintes : textes d'écrivains se repenchant sur leur passé d'écolier, pensées de lycéens à l'image de celles laissées par des générations successives sur les pupitres d'écoles, mais aussi des textes écrits pour cette "pièce" par les lycéens de Saint-Genis sur leur propre temps d'école.

 

 

Ces textes sont le résultat d'une démarche et d'une réflexion proposées aux professeurs et aux classes.

Mais profiter de la présence de cette œuvre, de ce lieu, de "cette classe de l'autre côté du miroir" c'est s'en servir pour amener également une réflexion sur l'empreinte que laisse l'école sur l'enfant mais aussi sur l'empreinte ou la "marque" que l'enfant peut laisser à l'école.

La place de cette marque quelle est-elle ?

Comment se formule-t-elle ?

Comment se fait-elle entendre ?

 

 

 

Bruno Saas, sculpteur

Le Parc de Beauregard

Parc à l’italienne, composé de 3 terrasses :

  • Terrasse de Gadagne : jardin romantique autour des ruines de la maison de maître
  • Grand Jardin : Orangerie et Nymphée
  • Bas jardin : jardin potager Renaissance

 

Histoire du domaine :

1472 : première mention d’une maison forte

26 avril 1526 : Jacques d’Amoncour – chanoine-comte de l’église de Lyon – vend le domaine à Pierre de Gadagne, Seigneur de Beauregard

A partir de 1550 : aménagement de la maison forte en maison des champs, fortement influencé par l’architecture italienne (les Guadagni sont de riches banquiers de Florence)

26 juin et 6 juillet 1564 : visite de la cour de France : le roi Charles IX, Catherine de Medicis, le Duc d’Anjou (futur Henri III) et Henri de Navarre (futur Henri IV). De somptueuses réceptions sont organisées à Beauregard, au Château de la tour et au grand Perron à Pierre Bénite

Mars 1589 : Christine de Lorraine – épouse de Ferdinand de Toscane – vient loger à Beauregard en allant à Florence

1595 : après le décès de Thomas, le château se compose de trois allées en U avec galeries : deux allées sont réservées à l’habitation et une aux services

1638 : aménagement de certaines parties des terrasses

1661 : la veuve de Claude de Gadagne – Eléonore de Coligny – criblée de dettes, vend le domaine à Michel de Fisicat

Dès 1662 : Michel de Fisicat entreprend de grands travaux et fait appel à Martin Hendricy (Liège 1614 – Lyon 1665) « maître sculpteur de l’Hôtel Commun de Lyon ». Il construit l’escalier entre la 1ère et la 2ème terrasse avec réaménagement du nymphée (qui date du 16ème siècle), l’escalier en anse de panier entre la 2ème et la 3ème terrasse (démolie en 1813) et le bassin de la 2ème terrasse

1681 : construction d’un portail de pierre, probablement sur les dessins d’Hendricy

Carte de Cassini (extrait) – XVIIIème siècle

A la Révolution : Jean-François de Fisicat est arrêté et guillotiné en 1793. Son fils – François – sera maire de Saint-Genis-Laval de 1805 à 1810

1803 : morcellement des terrains : l’allée des Tilleuls devient l’avenue de Beauregard. Un bassin d’irrigation devient le lavoir de la Platte. Le Colombier (visible aujourd’hui) est séparé du domaine

19ème siècle : Grâce aux familles Thibaudier et Ricard, l’exploitation agricole connaît un grand développement : les vins sont vendus en Suisse et les pêches sont servies dans les restaurants de Lyon. Monsieur Thibaudier a été maire de 1871 à 1872 et Franck Ricard de 1896 à 1914

1942 : par défaut d’entretien, le château se détériore

1943 : le jardin d’agrément est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques

1978 : la commune de Saint-Genis-Laval achète le domaine à Jean Ricard. Sur les terres agricoles sont installés des terrains de sport et le jardin d’agrément devient un parc de loisir

1997 : première rentrée au lycée de Beauregard, futur lycée Descartes.

 

Implantation du lycée à côté du Parc de Beauregard

Les architectes lyonnais Didier-Noël Petit et Pierre Le Bouar ont conçu un bâtiment tout en longueur, avec la volonté de respecter la beauté et la nature des espaces dans lesquels il s’inscrit. Ainsi, organisé en trois strates horizontales reliées par une rue intérieure, il accompagne la géométrie du lieu et la pente naturelle du terrain.

 

 

Conformément à la volonté des Bâtiments de France, les toits sont recouverts de pergolas en Redcédar, un bois américain, afin de mieux s’intégrer au paysage.

 

Et en remontant encore plus dans l’histoire

Quelques photos aériennes du site de Beauregard :

 

Mars 2012

Photo GoogleEarth

Juin 1996

Photo Géoportail

Juin 1954

Photo Géoportail

 

 

Le bloc de granite situé devant l'entrée du parking, exhumé à la construction du lycée lors des travaux de terrassement, témoigne du passé géologique du site. C’est un bloc erratique, transporté depuis les Alpes par les glaciers lors de l’épisode glaciaire du Riss (maximum il y a 140 000 ans). Le sous-sol du lycée est constitué de moraines argileuses ou caillouteuses, c'est-à-dire des dépôts laissés par le glacier lors de sa fonte. Les limites des moraines permettent de déterminer l’extension maximale des glaciers.