Atelier Écolycée

Débat sur l'écologie : comment agir pour le climat ?

Publié le samedi 16 mars 2019 19:03 - Mis à jour le dimanche 17 mars 2019 12:13
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Ce vendredi 15 mars à midi a eu lieu au lycée un débat sur l’écologie, organisé à l’initiative du Ministère de l’Éducation Nationale. Voici ce qu'il en est ressorti.

          Pour introduire le sujet complexe et pourtant bien réel du changement climatique aux 90 élèves (environ) présents en salle du foyer, les deux professeures de SVT et Mathématiques qui animent le débat commencent par projeter une vidéo de 2 minutes du Réseau Action Climat, une organisation qui met en lien différentes associations qui luttent pour une transition écologique. Y sont résumé·e·s la situation climatique mondiale actuelle, les changements que l’on peut déjà observer ainsi que les objectifs – non tenus jusqu’ici – que la COP 21 avait tenté d’imposer aux grandes puissances, comme par exemple limiter la hausse des températures à un seuil inférieur à 2°C.

          Le but du débat de ce jour étant de proposer des solutions pour agir, les enseignantes s’appuient ensuite sur quelques chiffres de ce qui se fait déjà à l’international. Ainsi, on apprend qu’à Copenhague, 50% des déplacements se font à vélo, et qu’à Ljubljana 60% des déchets sont recyclés, tandis que le Portugal produit plus d’énergie renouvelable qu’il ne consomme d'énergie. Ces exemples inspirants permettent aux élèves de se lancer dans une discussion riche en arguments et en idées :

 

          ∎ Proposition 1 : mettre en place des taxes supplémentaires, par exemple en fonction de l’empreinte carbone (en plus de la TVA), sur les moyens de transport les plus polluants, comme l’avion (moins cher que le train alors que bien plus lourd en émissions de CO2), ou encore sur les véhicules qui roulent au diesel.

Problème : Augmenter les prix implique de creuser l’écart entre les classes sociales aisées et celles qui verront leur mobilité complexifiée. De plus, sommes-nous vraiment dans l’obligation de régresser en renonçant à un mode de vie pratique développé depuis des siècles ?

Solutions :   - Adapter les impôts en fonction des salaires.

                      - Instaurer la gratuité des transports en communs et doux pour les travailleurs.

 

          Proposition 2 : consommer différemment, revoir le besoin. En effet, selon la plupart des élèves présents, la réelle urgence aujourd’hui est de changer notre société de consommation – comme l’a résumé une élève, « on veut toujours plus sans utiliser ce que l’on a déjà ».

Problème : Il va falloir renoncer à plein de choses, notamment aux avancées technologiques (comme les smartphones), et c’est un pas que peu d’entre nous seraient prêt·e·s à franchir.

Solutions :  - Trouver un mode de vie qui permette d’allier plaisir et réel besoin de manière harmonieuse.

                     - Inciter les multinationales à revoir leurs politiques, le mode de fonctionnement de leurs usines, etc.

                     - Consommer responsable, par exemple en boycottant les produits qui ne s’inscrivent pas dans une mouvance de transition écologique.

 

          ∎ Proposition 3 : inclure au temps scolaire des séances de sensibilisation plus poussées, traitant de nouvelles manières de consommer, d’agir, de se déplacer... pour ancrer chez les générations futures une véritable conscience écologique efficace au long terme.

 

          ∎ Proposition 4 : imposer le double-vitrage et les panneaux solaires dans tous les lycées français.

 

          Finalement, les élèves vont amener une question cruciale au centre du débat : vouloir agir et changer notre mode de vie, c’est une chose. Mais comment faire ? Le gouvernement doit-il travailler à faire évoluer les mentalités à l’aide de grandes campagnes de sensibilisation, ou doit-il directement imposer ces nouvelles règles de vie par des lois ? Est-ce une utopie irréalisable que de penser pouvoir réussir une telle entreprise à l’échelle d’un pays, et encore plus à l’échelle du monde ?

          Ces questions complexes doivent être traitées, et de toute urgence. Aujourd’hui, on ne peut plus se permettre d’attendre : il faut agir. Agir par des actions individuelles d’abord, en apprenant à faire du vélo, à consommer local, à renoncer à son bain quotidien pour une douche plus économe en eau, en s’inscrivant au Club Écolo du lycée... Mais ensuite, pourquoi ne pas pousser plus loin ? Pourquoi ne pas rejoindre le mouvement contestataire initié par la militante suédoise Greta Thunberg, « Fridays for Climate », en allant manifester aux côtés de milliers d’autres jeunes ?

          Vendredi 15 mars, certain·e·s ont répondu positivement à cet appel et sont parti·e·s rejoindre les quelques 160 000 manifestant·e·s français·e·s mobilisé·e·s pour le climat. Leurs slogans inventifs, leurs chants déterminés et leur engagement pour l’avenir vont-ils atteindre les yeux et les oreilles du gouvernement ? Ces millions de jeunes qui ont décidé, internationalement, de sécher les cours pour, justement, leur donner un sens en s’assurant un futur, auront-ils un impact suffisant pour faire réagir ? C’est en tous cas ce qu’il nous reste à espérer.

 

 

 

 

 

 

 

 

Manifestation du vendredi 15 mars à Lyon. Crédit photo : Eva ABADESSO

 

 

Solène GUILI