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Le BTS CIRA : un BTS industriELLES

Par Référents Egalité Filles-Garçons, publié le dimanche 15 janvier 2023 15:27 - Mis à jour le jeudi 19 janvier 2023 09:49
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Etre une fille en BTS industriel serait compliqué ? Certainement pas, selon nos étudiantes en BTS CIRA ! Interview à 8 filles qui veulent réussir !

Rencontre avec Julie, Elodie, Manon, Lhéa et Leila élèves en 1° année de BTS CIRA

Être une fille dans un BTS industriel où les garçons sont largement majoritaires, est-ce compliqué ?

Julie : Pas du tout ! J’ai fait un bac STL physique-chimie avec une classe assez mixte. C’est vrai que nous sommes en minorité. Mais, l’ambiance de classe est bonne. Au début de l’année, j’avais tendance à rester avec les filles. Mais, maintenant, nous avons créé du lien et on s’entend tous bien entre les filles et les garçons.

Elodie : Je confirme. J’ai également un bac STL physique-chimie. Je trouve qu’en BTS on a su vraiment créer du lien entre nous.

Manon : J’ai un bac STI2D -énergie-environnement. J’ai l’habitude des classes avec beaucoup de garçons. Aucun problème pour moi.

Lhéa : Je suis d’accord avec mes camarades. Il y a une bonne ambiance. J’ai un bac STL physique-chimie.

Leila :  Je confirme ce qui a été dit. J’ai un bac STL physique-chimie. Je suis arrivée au lycée en novembre après une expérience assez négative en prépa Biotech. Je me suis sentie tout de suite à l’aise dans la classe.

Expliquez-nous votre choix pour ce BTS industriel qui est connu pour être plutôt choisi par les garçons. 

Julie : Je l’ai choisi sans me poser cette question des garçons. Pour moi, c’est un choix par rapport à mes poursuites d’étude après mon bac STL.

Elodie : J’ai également choisi ce BTS suite à des salons et après discussion avec mon professeur principal de terminale. C’est vraiment un choix de poursuite d’étude. On ne se pose pas d’autres questions.

Manon est du même avis.

Lhéa : J’ai choisi d’abord ce BTS par rapport à mon projet d’intégrer la police et en particulier la police scientifique.

Leila précise qu’elle avait envisagé de faire le BTS CIRA avant d’accepter sa prépa. Ce choix n’est pas par défaut.

Avez-vous eu des craintes de ce choix d’étude car l’industrie est un milieu assez masculin ?

Julie : Aucune ! Mon père a une entreprise. J’ai travaillé avec lui cet été. J’étais la seule fille. Ce n’était pas un problème pour moi.

Elodie : Pareil. J’ai travaillé cet été dans une menuiserie. Il y avait 4 filles sur 90 employés ! J’ai l’habitude d’être avec des garçons.

Manon : Aucun soucis. De toute façon, on aura fait une scolarité avec beaucoup de garçons.

Lhéa : Si je vais dans la Police, il y aura beaucoup de garçons !

Les filles précisent ensemble qu’il y a beaucoup trop de clichés sur les filles comme « elles travailleraient moins bien que les garçons ». Mais, elles n’ont pas du tout cette impression ! 

Justement, quels sont les atouts d’une fille en BTS, pour vous ?

Manon et Elodie : Dans le BTS, on constate que nous sommes plus organisées que les garçons et que nous avons plus envie de travailler ….(rires) Par ailleurs, les garçons viennent nous demander de plus en plus d’aides. Il n’y a pas vraiment de matières où nous sommes plus en difficultés que les garçons. On a l’habitude de travailler en TP

Avez- vous autant d’ambitions que les garçons ? (Cela est un cliché sur les filles en milieu professionnel)

Julie : Je pense que oui. Je souhaite poursuivre en Ecole d’ingénieurs. J’ai aussi le projet de créer « ma boîte ». Mon père m’encourage beaucoup dans cette voie.

Elodie : Je souhaite poursuivre également après mon BTS en licence. 

Manon hésite à se lancer dans la vie active après son BTS. Leila veut poursuivre. Lhéa a l’ambition d’intégrer la Police et envisage même d’être commissaire.

Toutes les 5 notent que leur famille les encourage à poursuivre et particulièrement le papa !

 

Pour conclure, elles sont vraiment contentes d’être dans le BTS. On peut dire qu’elles sont épanouies dans ce type d’étude.

 

Rencontre avec Léa, Zakia et Suruthika élèves en 2° année de BTS CIRA

Être une fille dans un BTS industriel où les garçons sont largement majoritaires, est-ce compliqué ?

Les 3, ensemble : non !

Léa : j’ai un bac STL. Dans ma classe, il y avait la moitié de garçons et la moitié de filles. Je n’ai pas vu de différences avec la classe de BTS où c’est vrai on est vraiment en minorité. 

Zakia : j’ai un bac S et j’ai l’habitude d’être dans des classes de garçons. Ici, aucun problème. Il faut dire qu’il y a également mon frère dans la classe. On travaille souvent en binôme dans les TP. Je suis avec un garçon et tout se passe super bien.

Suruthika : j’ai un bac ES. Dans ma classe, il y avait également la moitié de garçons et de filles. Il n’y a eu aucun problème avec ma classe de BTS. La classe fonctionne de la même façon qu’en terminale. Il y a une bonne ambiance. Je précise que pendant quelques semaines je me suis retrouvé la seule fille. Ce n’était pas du tout un problème.

Léa et Zakia, vous êtes en parallèle en entreprise, pouvez vous nous parler de votre expérience ?

Léa : Je suis chez VT Europe qui dépend de Sanofi. Je travaille dans un groupe de 15 et je suis la seule fille ! Je n’ai eu aucun souci d’intégration dans l’équipe. Un collègue a même dit « contente de t’avoir ». Il y a une très bonne ambiance dans le groupe. D’ailleurs, il y a une tradition de faire un calendrier avec des photos de l’équipe et je serai sur celui de 2023.

Au niveau du travail, je dois faire les mêmes tâches que les garçons. Je vérifie les paramètres des capteurs. Le responsable me fait bien confiance. Par contre, je note une différence au niveau des chantiers. Les collègues sont très attentionnés. On me propose souvent de l’aide pour porter des instruments alors que j’en suis tout à fait capable seule. C’est surtout les plus âgés de l’équipe qui veulent m’aider. Les plus jeunes font moins attention à moi. 

Zakia : Je suis chez SECAUTO qui dépend de Total Energies. Je travaille à la raffinerie de Feyzin. Mon travail est basé sur du préventif avec la surveillance du chromatographe et du curatif avec le changement d’appareils défectueux.

Même constat que Léa. Je suis également dans un groupe de 15 et je suis la seule fille ! J’ai l’impression d’être un peu la chouchou surtout avec les anciens qui sont très gentils. La moitié du groupe a plus de 40 ans et l’autre entre 20 et 30 ans. Les plus âgés veulent m’apprendre plein de choses sur le métier. Par contre, il ne faut pas que je soulève des machines lourdes. Une fois, il fallait que je change un densimètre qui était situé dans une trappe. C’est un collègue qui a été le chercher pour moi alors que j’aurai très bien pu le faire moi-même. Par contre, chez les jeunes, il y a un jeune chef de 30 ans qui se montre assez distant avec moi. Il faut qu’il montre qu’il est supérieur à moi. Au final, cela se passe super bien pour moi. Il y a une bonne ambiance dans le groupe et ils sont contents d’avoir une fille. Il faut souligner que les filles se trouvent dans les bureaux du site. Il y en a très peu dans la partie production.

Suruthika : Je voulais évoquer mon expérience professionnelle chez Boiron. Je ne fais pas un BTS par alternance. J’ai effectué des missions. J’étais dans un service où les garçons étaient en minorité. Cela s’est très bien passé aussi avec un groupe plus féminisé. L’ambiance était très bonne. Par contre, même constat que pour les filles, les garçons veulent toujours aider pour porter des objets lourds et pour des manipulations avec de la chaleur. Mais, sinon, j’ai ressenti beaucoup d’égalité entre les employés.

En conclusion de ces premiers témoignages, le constat est clair : les filles sont très à l’aise dans des études à vocation industrielle et très bien admises dans les entreprises. Au contraire, elles ont le sentiment que cela est un plus de féminiser les équipes. Elles ont des qualités comme la minutie et la précision dans le travail. Le BTS CIRA du Lycée Descartes mérite d’être plus connu pour les filles.